Délaissant le froid et la grisaille parisienne de cette fin de mois de février, nous partons quelques jours au soleil sur l’île de La Réunion. Point d’itinérance cette fois-ci, nous avons réservé un bel appartement à La Saline Les Bains d’où nous rayonnerons sur l’ensemble de l’île.
En cette période d’été austral, le temps aura été très chaud, humide et souvent pluvieux, mais nous avons pu avoir un bel aperçu de cette île magnifique, et en particulier des diverses possibilités de randonnées qu’elle offre.
Premiers pas sur l’Ile de la Réunion
Dimanche 21 février
Nous arrivons à l’aéroport vers 17h, Caroline nous a accompagnés bien gentiment, après un repas dominical avec les 5 cousins cousines (Arthur, Anastasia, Alexandre et nos deux chérubins) et Stéphanie, Rémy et Nicolas. Nous la remercions, elle repart, et là, le drame… Nous retrouvons Grand-Père et Grand-Mère à grands renforts de cris, joie et excitation ! Nous nous rendons alors compte que nous avons oublié Doudou Lapin chez elle ! Comment faire ? Je suis convaincue que ça va être un drame sans précédent dans l’histoire des Doudous, ça ne nous est jamais arrivé ! Christophe trouve que c’est abusé de demander à Caro de revenir, je prends mon courage à deux mains et explique à Pépette que nous avons un problème, Doudou lapin est chez Caroline, Arthur s’en occupera et on le retrouvera à notre retour. Elle écoute et semble tout comprendre, on voit avec Thomas qui lui, prévoyant en a pris 3 de Doudous, lequel il lui confiera et on passe sans encombre les différents enregistrement, douane, passeport…
Les enfants regardent avec intérêt le ballet des avions, chariots à bagages, push back (terme technique donné par Christian pour désigner les tracteurs faisant reculer les avions). Nous embarquons dans les premiers, et décollons avec 20 minutes de retard. Les enfants sont ravis, Thomas est impatient de pouvoir se gaver de télé ! Nous sommes bien placés, près des hublots, sur deux rangées de 3 sièges, Thomas est avec Grand Père et Grand Mère, Poupette est avec nous. Le vol se passe pour le mieux, même si les enfants (du coup les grands non plus) ne dorment pas beaucoup. Eléonore va tout de même avoir sa dose de Doliprane dans l’avion, elle est encore fiévreuse, cela dure depuis 48 heures maintenant. Quant à moi, je suis encore un peu fiévreuse, et mes oreilles me font tout de même souffrir…
Lundi 22 février
Nous atterrissons vers 10h45 (3h de décalage horaire et 10h30 de vol). Une vague de chaleur moite nous submerge. Bienvenue à La Réunion ! Nous récupérons les bagages facilement, ce qui ne sera pas le cas de la voiture. Il faudra à Christophe une bonne dose de patience et d’abnégation pour récupérer notre Logan de chez Dacia au bout d’une grosse heure d’attente. Ce temps est un peu pénible à gérer avec les enfants, ils sont fatigués, ont faim, et surtout chaud ! Eléonore a d’ailleurs une poussée de boutons rouges sur le visage. La chaleur ? Nous quittons Marguerite et Christian vers 13h. Ils prennent un vol pour Maurice et nous rejoindront demain soir.
Nous partons vers La Saline les Bains, sur la côte Est. Nous quittons Saint Denis, la capitale, et empruntons la N1 vers le Sud Ouest. Les routes sont excellentes, les Réunionnais conduisent bien (on se pose d’ailleurs la question, quelle réputation ont ils ?). Après 40 minutes de route, nous arrivons à destination et passons faire quelques courses au Supermarché du coin. Tout est hors de prix, particulièrement les laitages, et encore, on est au Leader Price ! Nous achetons des fruits et légumes à un vendeur sur la route : ananas, bananes locales, tomates et salade de fruits frais. Nous trouvons ensuite la location, un bel appartement dans une résidence récente, avec deux chambres et une belle salle à manger. Depuis la terrasse, nous voyons le lagon et la barrière de corail.
Il fait toujours très chaud et lourd… Après avoir avalé un yaourt et un fruit, je file me coucher (il est 15h30). Les enfants jouent avec Christophe, et à 17h, tout le monde en maillot, direction la plage du Trou d’eau. C’est une belle plage, bordée de palmiers, peu fréquentée. Le sable n’est pas des plus fin, de très nombreux morceaux de coraux viennent se glisser dans les chaussures de notre délicate princesse. Nous nous baignons tous dans une eau à plus de 30°! Les enfants sont heureux et détendus ! Nous aussi ! Nous passons un vrai beau moment en famille à regarder nos petits barboter, essayer de nager, courir et faire des pâtés.
Nous rentrons peu avant 19h, le temps de doucher les petits, manger une bonne assiette de pâtes bolognaise, un yaourt, compote et au lit ! Ils s’endorment tous les deux dans les 5 minutes ! De notre côté, nous ne ferons pas de vieux os. Christophe a pu profiter de la douche des petits pour prendre quelques photos du coucher de soleil… Nous partons rejoindre Morphée dans une chaleur moite…
Le Cirque de Mafate
Mardi 23 février
Nous nous levons vers 7h du matin, il fait déjà une chaleur de plomb ! Le soleil tape à travers la fenêtre de la cuisine et réchauffe le peu de fraîcheur qui restait ! Après un petit déjeuner très conséquent pour Thomas, nous partons vers 8h30 vers les hauteurs. Le ciel est dégagé sur la mer un peu couvert sur la montagne. Les enfants ont bien dormi, ils sont heureux et ont hâte de retrouver grand-père et grand-mère ce soir ! Nous empruntons les routes de montagne et découvrons des paysages avec une végétation luxuriante, riche et dense. Les flancs de la montagne sont d’un vert tendre, ils semblent ne pas connaître la sécheresse ! On voit des espèces d’orchidées, des arbres du voyageurs, des fougères arborescentes… Nous traversons plusieurs villages, et nous arrêtons dans une boulangerie et une pharmacie. Eléonore a le visage marqué par des plaques rouges et je voudrais voir ce qu’il est possible de faire ; diagnostic : urticaire, prendre des anti histaminiques, et consulter demain si ça persiste… Ok, mais je ne vois pas allergie à quoi, ils disent allergie alimentaire, nous on dit chaleur, mais bon, on leur a demandé leur avis… Admettons.
Nous continuons notre ascension à travers la végétation qui se modifie au fil de la montée, et arrivons à la Pointe Maïdo, à 2100m d’altitude. Le ciel est sous les nuages, il fait bien plus frais, et nous hésitons même à prendre les pulls. Nous partons en ballade, vers un point de vue (sans trop le savoir… Et sans trop d’espoir vu le temps) nous arrivons à un très grand belvédère où nous avons la chance de profiter de quelques trouées, qui nous permettent d’entrevoir en contrebas les ilets, c’est à dire ces villages, accessibles uniquement à pieds.
Le cirque de Mafate que nous dominons se serait formé suite à l’effondrement de plus de 1000m d’un cratère du Piton des Neiges. Ces villages non reliés entre eux par la route dégagent une atmosphère assez mystérieuse. Nous prenons quelques photos et vidéos (enfin, Christophe !) et nous redescendons à la recherche d’une aire de pique nique, que nous trouverons quelques kilomètres plus bas. Les tables sont abritées par un grand parasol végétal, qui aujourd’hui n’aura pas grande utilité, vu que le soleil n’est toujours pas de la partie. Poupette a presque retrouvé sa peau de bébé, ce n’était donc pas une allergie mais bien une réaction à la chaleur, a priori c’est une bonne nouvelle, donc pas de médoc pour Louloutte !
Côte Ouest de la Réunion
Après le pique nique, nous redescendons vers la mer en admirant les routes et la végétation. Nous passons la Saline les Bains et poursuivons notre route sur la côte ouest vers Saint Leu. Nous retrouvons le soleil et la chaleur associée. Après avoir traversé cette charmante bourgade, nous nous nous arrêtons sur le bord de la route pour admirer le Trou du souffleur, ce qui plait beaucoup aux Petits, même si ils ne sont pas très rassurés !
Nous allons ensuite à la pointe au sel, ancien marais salant qui bien que 3 fois plus productif que les marais salants de Guérande, n’a pas réussi à rester en activité, il est aujourd’hui transformé en musée. Sur ce même site, se trouve une caverne, dans laquelle se jette une petite rivière d’eau douce, se mêlant à l’eau de mer, dans un bassin relativement épargné par les vagues. c’est un coin connu des familles réunionnaises, et moyennant un peu d’escalade, nous allons goûter ensemble à cette eau plus fraîche, pour un bain bien mérité ! (Poupette a re-rosit, c’est notre baromètre à nous : il fait chaud et humide) une bonne heure de jeux dans cette eau avec des courants chauds ou froids, mais très agréable et nous rentrons à l’appartement, prendre le goûter, laisser un peu la chaleur passer… Et nous repartons à la plage du Trou d’eau jusqu’au coucher du soleil pour une belle baignade et quelques châteaux de sable. Les enfants sont ravis, nous aussi.
En rentrant, c’est douche, puis dîner pour les petits, nous mangerons avec Grand Père et Grand Mère qui doivent arriver vers 21h. Poupette ira se coucher rapidement, Thomas lui veut absolument attendre Grand Père… Après quelques dessins et histoires, nous retrouvons Grand-Père et Grand-Mère, nous partageons un pseudo riz cantonais avec saucisses fumées de la Réunion préparé par Christophe, et montons nous coucher à minuit.
Quelques petits appartés :
Rq 1) les pharmacies pullulent sur l’île, toutes plus modernes les unes que les autres, très bien achalandées
Rq 2) Les routes sont très bien entretenues, de nombreuses équipes de jardiniers taillent, coupent tondent les abords des routes
Rq 3) les réunionnais sont efficaces au niveau du choix des noms donnés aux bleds ou ravines : ravine sèche (y’a pas d’eau), grande ravine (bah, elle est vraiment impressionnante), village 1, village 2 (ça permet même d’imaginer les noms des futurs villages !)
Côte Est de l’île
Mercredi 24 février
Aujourd’hui, nous ferons deux équipes, Marguerite et Christian souhaitent organiser une visite au musée de Saint Denis pour y voir une collection de coquillages, laissée en dépôt, cela ne semble pas facile de contacter l’interlocuteur… Nous partons avec les Loulous et le pique nique vers le Nord Est de l’île. Notre premier arrêt est au niveau de Sainte Suzanne, pour y admirer les chutes du Niagara (ni plus, ni moins) ! Ces chutes d’environ 60 mètres de haut se trouvent au milieu de champs de canne à sucre, avec un beau bassin dans lequel il est possible de se baigner… Il commence à pleuvoir à ce moment là, et l’eau du bassin n’est pas très engageante, elle est marron. Cependant le cadre est magnifique, nous nous retrouvons au pied d’un grand bassin entouré de hautes falaises noires sur lesquelles pousse une végétation luxuriante.
Nous entendons quelques coups de tonnerre au loin, ce qui inquiète les enfants. Je leur demande alors d’être courageux et de nous faire confiance. Thomas n’est pas rassuré, mais sera fier le soir de raconter ses exploits. Nous reprenons la voiture, après avoir admiré un régime de bananes (leçon de choses pour les petits !) et partons… A la recherche d’une baguette de pain ! Il est midi passée et ce n’est pas chose facile. Une fois cette baguette enfin trouvée à Saint André, et toujours sous la pluie, nous trouvons notre refuge pour manger. Il s’agit d’un parc de loisirs, le parc du Colosse qui aurait pu connaître son heure de gloire, un mini Disneyland financé par les autorités locales, avec des aires de jeux et des activités nautiques… Mais tout ça sous la pluie, alors nous restons sous les arches de l’entrée, sans montrer les jeux aux enfants, jeux rendus impraticables par l’eau. Nous dégustons notre splendide salade de riz faite maison.
En début d’après midi, nous nous arrêtons devant le plus grand temple tamoul de l’ile, situé à Saint André il est décoré avec de très nombreuses statues en style naïf et très colorées. C’est vraiment beau à voir et cela plaît beaucoup à Thomas. Malheureusement ces sites ne se visitent pas, nous devons trouver seuls des réponses aux questions de Thomas : « et eux ils croient quoi ? Ils disent que Jésus c’est qui ? C’est qui le Seigneur ? Pourquoi ? «
Un peu plus loin, nous croisons des caoutchoucs géants, puis nous nous arrêtons à Sainte Anne, pour visiter une église au style baroque et gaudien (ça c’est le guide qui le dit… Faut quand même pas pousser, car ce n’est tout de même pas la Sagrada Familia…). Personnellement, je suis déçue, les photos étaient tellement belles sur Internet, que la réalité n’est pas à la hauteur.
Quelques kilomètres plus loin, en poursuivant notre tour de l’ile, nous nous arrêtons au Piton Sainte Rose, là où une coulée de lave, lors d’une éruption de la Fournaise en 1977, s’est arrêtée pile en face de la porte de l’édifice, aujourd’hui dénommé Notre Dame des Laves. Le spectacle est impressionnant et nous permet de parler avec Thomas des volcans, mais tout ça paraît très conceptuel.
Nous empruntons, toujours plus au Sud, la route des laves. La végétation dense qui a envahit les flancs de la montagne s’arrête net pour laisser place à un panneau « éruption de 1987 » et à un paysage de désolation, une coulée de lave ayant tout emporté, laissant les flancs de la montagne striée. De nombreuses coulées se succèdent, alternant avec des zones de végétation dense et variée. C’est là notre dernier arrêt, nous devons finir notre tour de l’ile de manière à ne pas rentrer trop tard. Nous notons au passage les endroits où nous avons envie de revenir dans les prochains jours.
C’est vers 17h30 que nous arrivons à l’appartement, où nous rejoignons Marguerite et Christian. Ils ont en vain essayé d’organiser la visite de la collection de coquillages, ils se sont toutefois baladés et baignés sous un soleil qui ne les a pas quittés. Le soir, après la douche c’est apéro et thon à la sauce tomates, pommes de terre sautées. Pour finir, yaourts, fruits, glace. Les petits vont se coucher, mais Thomas ne s’endormira pas avant 23h, il a dormi dans la voiture au retour.
Jeudi 25 février
Après une nuit chaude, marquée par les orages et une Poupette pas décidée à s’accommoder de la chaleur, nous partons vers 9h30 en direction du sud. Il pleut, l’île est placée en vigilance crues et inondations, on part, on verra bien. Nous arrivons au Cap Méchant sans encombre et admirons une nature déchaînée, la mer vient s’écraser contre les falaises noires, faisant de belles gerbes d’eau… Malheureusement il pleut toujours en continu, mais là, on essuie une belle averse, alors on arrête la contemplation des éléments et on repart en voiture.
Nous nous dirigeons vers les coulées de lave que nous avions rapidement passées hier. Christophe a pris le temps de regarder et d’expliquer les volcans à Thomas, ce serait donc bien que le Loulou puisse marcher sur de la lave ! (Surtout qu’il appelle ça du feu, ou alors nous dit que la route est une coulée de lave, bref, il y a encore des choses à éclaircir). Malheureusement après la pluie, ce sont les trombes d’eau qui cueillent les deux hommes de la famille en plein cours sur la tectonique des plaques. Ils ont toutefois pu aller sur un promontoire observer la coulée de lave, mais on ne peut rester.
Il est midi passé et nous rebroussons chemin vers Saint Pierre, pour y déjeuner au Mac Do. En route nous nous arrêtons à nouveau devant cette côté déchirée et prise d’assaut par les vagues, mais la pluie ne nous laisse pas de répit. Les averses se sont intensifiées et sur la route côtière, nous voyons les bas côtés se gonfler d’eau, l’eau des jardins se déverser sur la route… Nous sommes effectivement dans une zone où le risque d’inondations est plus que présent.
Après notre pause au Mc Do, nous rentrons à l’appartement, vers 15h, retrouver Grand Père et Grand Mère qui ont enfin pu admirer la collection de coquillages tant convoitée, et les 2 filles de la famille partent se coucher pendant que Christophe gère les courses et file à la plage avec la bande ! Ils rentreront une heure plus tard, avec le sentiment que la pluie ne va pas tarder à arriver. En effet, une fois les douches et bains pris, alors que nous dînons sur le balcon, la pluie arrive.
Rq : 1) le McDo n’a de fast food que le nom, car fast, il ne l’est pas, il est au rythme des iles mais pas fast, et le concept de food est discutable… Par contre il est presque aussi cher qu’en Norvège!!!
2) ici l’essence est partout au même prix : 0,87€ pour le gazole et 1,27€ pour le sans plomb ; son prix baissera de 6 cts au 1er mars