Les Fjords du Nord-Ouest
Mardi 30 août
Nous sommes réveillés par le vent. Il arrache 2 sardines au moment de ranger les dernières affaires. On réussit tout de même à rattraper la tente avant qu’elle ne s’envole complètement.
On cherche un village où acheter des provisions. Ce sera Holmavik, village important de la région avec ses 400 habitants ! Nous longeons le littoral de cette région où se succèdent fjords après fjords. On les parcourt tantôt au niveau de la mer, tantôt sur leurs crêtes et nous passons plusieurs cols, côtoyant les derniers névés. Les formes et les couleurs varient, c’est toujours le même type de paysage, et pourtant on ne se lasse pas.
Nous allons voir la chute d’eau de Dynjandifoss,puis poussons jusqu’à Talknafjordur, notre étape de ce soir.
Cette nuit, nous retentons les aurores boréales, avec moins de succès même si nous apercevons des traînées vertes dans le ciel.
Mercredi 31 août
Nous nous levons à la fraîche, au sens propre, car il fait -2° dehors. La voiture et les tables sont couvertes de givre. Dans la tente, il fait 4°, c’est supportable. Le soleil est de la partie, ce qui nous permet de prendre un bon et long petit déjeuner sous ses rayons. Du coup nous décollons assez tard, et prenons la direction de l’extrême pointe occidentale des fjords du nord-ouest, Latrabjarg. Outre les immenses falaises qui se jettent dans l’océan, cet endroit est réputé pour héberger les macareux et autres espèces d’oiseaux qui y nichent.
Nous faisons la balade sous le soleil, mais aussi avec un vent terrible. Nous ne verrons pas beaucoup d’oiseaux, ils sont déjà partis vers des contrées plus hospitalières.
Quand nous retrouvons la voiture, il est déjà plus de 13h, et il est évidemment hors de question de manger ici car avec le vent, impossible d’utiliser le réchaud. Nous refaisons donc dans l’autre sens les 48km de piste qui nous séparent de Patreksfjordur, où nous déjeunons finalement de pizzas et burgers dans une station service.
L’après midi, nous terminons les fjords de l’ouest, et revenons à notre petit camping de Reykholar (ouvert pour la dernière fois ce soir, il ferme le 1er septembre).
Il fait assez nuageux en cette fin de journée, et bien que l’indice d’aurore boréale soit encore de 4 (sur une échelle de 9), nous allons nous coucher assez rapidement. Dommage, car le lendemain nous apprendrons d’un autre locataire du camping qu’il y a eu une superbe aurore aux environs de 23h … bon on ne peut pas vivre à la fois la nuit et le jour éternellement, ce sera pour une prochaine fois !
Jeudi 1er septembre
C’est la rentrée … mais pas pour nous. D’ailleurs ce matin encore pas d’école car il fait toujours aussi froid. Cette nuit nous avons obturé la moustiquaire de la tente avec une autre bâche de sol, ce qui a limité les entrées d’air et permis de mieux dormir (mais il fait toujours 4° dans la tente).
Ce sont finalement les enfants qui s’en sortent le mieux, les combinaisons intégrales par-dessus le t-shirt de ski (et sous le pyjama, avec foulard et bonnet!), c’est assez génial ! Quand à nous, nous avons enveloppé nos pieds de sac de couchage avec nos polaires (Nathalie) et veste imperméable (moi), car nous avions froid aux pieds, et ça aussi ça fonctionne bien. Il ne reste plus qu’à gérer un problème de matelas crevé (pour moi), heureusement un tout petit trou donc il se dégonfle très lentement, mais il faut le regonfler deux ou trois fois par nuit, sauf cette nuit où j’ai dormi comme un bébé et me suis réveillé à même le sol. Comme quoi on s’adapte à tout ! A priori, il faudra attendre Reykjavik pour réparer (ou changer), car il n’y a aucun magasin dans les villages que nous traversons (on n’arrive même pas à trouver du gros scotch pour faire une réparation de fortune).
Bref, ce matin c’est randonnée à Laugar, une randonnée d’à peine 6km, mais avec 400m D+ (et D-) ce qui fait une bonne pente tout le long. Thomas marche (court) comme un chef, il est plus rapide que nous et nous attend à chaque poteau de balisage qu’il entreprend de consolider (ou replanter s’ils sont tombés) avec des cailloux ! Eléonore fait la plus grosse partie dans le porte bébé, c’est un peu difficile pour elle. La récompense est néanmoins à la hauteur des efforts, une super vue panoramique sur le fjord et le Snaefellsnes.
A la fin de la balade il y a un terrain de jeux avec une table, juste ce qu’il nous fallait pour savourer notre éternel trio pates/sauce tomate/thon ! Les enfants profitent aussi d’un hot pot naturel, ou il vont tremper les pieds (l’eau n’a pas l’air super propre, et on ne préfère pas qu’ils se baignent complètement).
La suite de l’après midi est consacrée à faire la route le long de la péninsule de Snaefellsnes. Nous nous arrêtons au petit camping de Olafsvik où nous nous posons pour deux nuits.
La péninsule de Snaefellsnes
Vendredi 2 septembre
Nous partons en milieu de matinée d’Olafsvik, pour un tour de la péninsule. Immédiatement, le paysage est grandiose, on roule au milieu de champs de lave recouverts de mousse avec en mire le glacier de Snaefellsjokull.
Nous nous arrêtons pour une balade sur le Saxholl, petit cratère très bien aménagé, avec une vue panoramique impressionnante du sommet.
A Londrangar, ce sont deux rochers géants, peut être vestiges d’un ancien cratère, qui sont l’occasion d’une promenade en bord de mer (avec des jeux pour les enfants).
Pour finir la matinée déjà bien avancée, nous nous arrêtons à Arnarstapi, pour faire la petite randonnée qui mène à Hellnar, le long de la « côte de basalte ». Encore une fois, on chemine à travers les anciennes coulées de laves, avec parfois des formations étranges sculptées par la mer. En revanche, amoureux de la solitude s’abstenir. C’est un peu la rando du dimanche, donc il y a plein de monde … en bon touristes, nous nous arrêtons au café à la fin de la randonnée pour déjeuner, et évidemment c’est très cher, mais au moins c’est très bon !
Nous repartons pour finir notre tour de la péninsule, quand nous voyons une route qui file vers l’intérieur des terres, direction le Snaefellsjokull ! Cool, on y va. C’est d’abord un peu de « gravel road », puis la route devient carrément défoncée. Il n’y a que 7km à faire, mais c’est sportif avec notre berline courte sur pattes ! Finalement nous atteignons un point de vue sur le glacier d’une part, et de l’autre côté sur toute la côte et montagnes alentours. Ça valait vraiment le coup de péter un peu la bagnole (de toute façon, au point où elle en est …)
La route continue de l’autre côté (en fait on traverse la péninsule de part en part), en version un peu moins cabossée, mais il faut faire gaffe quand même. En retrouvant la vraie route, nous croisons une voiture arrêtée. Ce sont deux touristes qui nous interpellent pour savoir si la route est praticable, car plusieurs personnes leur ont dit qu’elle était dangereuse. Ah bon ? Ben nous on savait pas alors on y est allé.
Nous retrouvons avec plaisir notre camping pour une deuxième soirée. A la grande joie des enfants ce sera pommes de terre sautées, beignets au fromage et crêpes dessert. Equilibré comme repas, non ? (mais il y a toujours un concombre par jour pour les enfants, des fruits…)
Cette nuit, j’ai la chance de voir à nouveau une aurore boréale en me réveillant à 1h du mat pour regonfler mon matelas ( !!!). Elle est moins impressionnante que la toute première, paraît moins dessinée, mais elle strie tout le ciel. On dirait un réseau de veines vertes qui pulsent. Accaparé par l’appareil photo la première fois, je n’avais pas noté ce mouvement subtil, mais rapide. C’est carrément hypnotisant. Il est 2h30 lorsque je retourne (gelé) dans la tente, m’arrachant avec difficulté au spectacle qui continue.
