Cet été, nous avons voulu tester un nouveau moyen de locomotion, plus écologique et moins cher, j’ai nommé Le Vélo ! Nous avons donc acquis deux fières montures, ainsi qu’une charrette pour transporter les deux enfants.
Côté itinéraire, cela a été assez simple. Nous souhaitions quelque chose avec assez peu de dénivelé pour commencer. Mes Beaux-Parents habitant en périphérie de la Rochelle, et mes Parents en périphérie de Montpellier, le chemin était tout tracé. Nous sommes donc partis de La Rochelle en suivant la Vélodyssée, une des routes pour vélo les mieux aménagées de France, et qui dans sa globalité relie Roscoff à Hendaye. A Lacanau nous avons ensuite bifurqué direction Bordeaux, que nous avons traversé avant de rejoindre le canal du midi (canal de la Garonne sur la portion que nous avons suivi). Pour une question de timing, nous avons écourté cette dernière partie en prenant le train depuis Agen jusqu’à Sète, avant de faire la dernière étape jusqu’à Montpellier. Au total plus de 600km en 10 jours.
Les étapes en quelques mots :
Jour 0 : Boucle test à l’île de Ré
Une étape de 55km que nous avons parcourue en 4h20. L’idée était juste de tester sur une distance non ridicule notre capacité à transporter un matériel supérieur à 50kg (j’ai nommé les enfants !). Cela s’est très bien passé, malgré le passage du pont de l’île de Ré qui fait mal aux cuisses. Mais les vélos sont à la hauteur, le petit plateau est mon meilleur ami pour contourner ce type de difficultés.
Jour 1 : La Rochelle – Rochefort
Une étape de 58km que nous avons parcourue en 5h. Cette fois c’est pour de vrai, nous partons pour une première étape tranquille. Les parents de Nathalie nous accompagnent sur les 10 premiers kilomètres, puis nous sommes lâchés dans la nature. Nous faisons une pause déjeuner au bout de 25km, à Chatelaillon-Plage, où il pleut pas mal. L’après-midi, nous longeons une nationale, ce n’est pas très glamour mais ça nous convient. Dès que nous nous arrêtons pour faire boire les enfants ou autre, le moindre cycliste qui passe à notre hauteur s’arrête et nous demande si l’on a besoin d’aide. On découvre cette communauté, et c’est vraiment sympa. Nous nous arrêtons dans un charmant camping où il y a une grande piscine avec des toboggans en spirale. Les enfants se régalent.
Jour 2 : Rochefort – Ronce les bains
Une étape de 62km que nous avons parcourue en 5h15. Nous partons sous un beau soleil. Il fait un peu frais le matin mais l’effort aidant, on se réchauffe vite. Nous sommes à peine sorti de Rochefort que nous sommes abordés par une dame à vélo qui s’enquiert de notre itinéraire. Elle même fut un temps cyclotouriste. Elle nous dit qu’elle tient des chambres d’hôtes non loin d’ici, et nous demande si nous voulons aller prendre un verre chez elle. Pas habitués à ce genre de proposition, nous refusons d’abord poliment. Puis on se dit qu’après tout c’est aussi pour cela que nous avons choisi le vélo comme moyen de locomotion, pour être plus proche des gens que nous croiserons. Alors lorsqu’elle insiste, nous la suivons et passerons un bon bout de matinée en sa compagnie. Du coup il est ensuite un peu compliqué de retrouver notre route, mais nous finissons par y parvenir. La suite du chemin est très agréable, et nous pic-niquons sur les bords de la Charente. Puis ça se complique, de Saint Agnan vers Marennes. Le chemin de terre fait place à un chemin caillouteux, qui n’est agréable ni pour le conducteur, ni pour les passagers de la charrette. La fin du trajet est particulièrement douloureuse, car j’ai un genou qui me lance pas mal. Mais bon, le camping de Ronce les bains est enfin atteint, et après cette dure journée, nous nous laissons aller à faire des folies. Ce soir ce sera piscine chauffée couverte, restau et fête foraine ! Grande roue, pêche aux canards et danse devant un groupe de rock : les loulous sont aux anges !
Jour 3 : Ronce les bains – Soulac sur Mer
Une étape de 47km que nous avons parcourue en 3h45. Le départ est des plus agréables. Nous commençons par traverser la forêt de la Coubre, avant de retrouver les zones plus habitées de Saint Palais sur Mer (et ses magnifiques villas), puis Royan ou nous prenons le Ferry pour traverser la Gironde. De l’autre côté, nous longeons la voie ferrée sous l’oeil amusé des touristes qui prennent le petit train. Nous trouvons ensuite à Soulac sur Mer un petit camping avec piscine et château gonflable qui plaira beaucoup aux enfants. Le soir, avec un menu pâtes / bolognaise nous restons sidérés par l’appétit des enfants qui mangent non seulement leur part, mais également la notre. Nous serons bons pour faire un deuxième service.
Jour 4 : Soulac sur Mer – Hourtin plage
Une étape de 52km que nous avons parcourue en 3h55. Nous reprenons la route de bon matin, entre forêt et plage. Depuis deux jours nous avons interverti les charges, et le matin c’est Nathalie qui tracte Thomas et Eléonore, car mon genou n’est toujours pas guéri. Nous trouvons une boulangerie sur la route, ce qui nous permet de prendre un agréable petit déjeuner devant la plage. La route est toujours nickel, et la vélodyssée très bien indiquée, nous n’avons qu’à nous laisser porter. En milieu d’après midi, nous trouvons un magnifique camping 5*, et une fois n’est pas coutume nous décidons de nous faire plaisir, et surtout aux enfants car il y a un vrai parc aquatique à l’intérieur ! La fin de journée se passe donc en jeux dans les piscines.
Jour 5 : Hourtin plage – Mouchic
Une étape de 53km que nous avons parcourue en 4h35. En repartant du camping, nous choisissons de nous écarter de la Vélodyssée en prenant la petite route des plages qui nous semble plus bucolique … bucolique certes, mais pas de la largeur adéquate pour que la charrette puisse y passer ! La route est surélevée par rapport au bord du chemin, ce qui fait que dès qu’une roue s’écarte un peu, la charrette se bloque et rappe contre la route… il faut avoir le compas dans l’oeil pour rester sur la route car il n’y a que quelques centimètres de chaque côté. Au bout de 2-3 km, nous devons nous rendre à l’évidence que ça ne s’améliore pas, et que l’on va bousiller le matériel avant d’arriver à destination. Du coup on rebrousse chemin, et on repart sur la route estampillée vélodyssée, certes moins belle mais beaucoup plus roulante. C’est aussi la journée que les enfants choisissent pour être insupportables et il faut hausser le ton un bon nombre de fois. Cerise sur le gâteau, lorsque nous arrivons à Lacanau, il n’y a plus aucune place de libre dans les camping. On se fait même traiter d’inconscient car nous n’avons pas réservé, et de plus on nous dit que les cyclotouristes ne sont pas les bienvenus car ils ne restent qu’une nuit en général. Economiquement parlant le point de vue se défend, mais c’est tout de même une drôle de mentalité. Qu’à cela ne tienne, nous ferons quelques kilomètres de plus à l’intérieur des terres, et nous élisons refuge dans un petit village du nom de Mouchic, et nous nous offrons même le luxe d’un petit restaurant.
Jour 6 : Mouchic – Créon
Une étape de 90km que nous avons parcourue en 6h40. Nous quittons la Vélodyssée direction Bordeaux via la voie verte Lacanau-Bordeaux. Cette piste même si elle n’a rien de bien exceptionnel au niveau des paysages présente l’avantage d’un revêtement super lisse qui fait que l’on atteint une moyenne jamais vue jusqu’alors… A tel point que les 57km de l’étape initialement prévue sont avalés en une grosse matinée. Du coup nous décidons de pousser un peu et de passer Bordeaux dans la foulée. Ce n’est peut être pas la meilleure idée que l’on ait eue, car finalement traverser la ville nous prendra quand même pas mal de temps, et nous arriverons à Créon en début de soirée, en ayant mal partout (et surtout au derrière !). On emmène malgré tout les enfants à la piscine, il l’ont bien mérité (même si l’eau est plutôt glacée).
Jour 7 : Créon – La Réole
Une étape de 60km que nous avons parcourue en 4h45. Encore une bonne étape pour rejoindre le canal de la Garonne. La tenante du camping de Créon nous a donné un raccourci pour arriver plus vite à La Réole, en passant par la route plutôt que par la piste cyclable qui, il est vrai, fait un détour. Sauf que ceux qui ont fait la route ont oublié de faire du plat, et l’on alternera toute la journée entre côtes éreintantes et descentes vertigineuses sous un soleil de plomb et pas d’ombre !
Jour 9 : La Réole – Agen
Une étape de 81km que nous avons parcourue en 5h45. Enfin le canal de la Garonne, du plat, des arbres, des écluses. C’est super, on est au frais alors qu’il fait une chaleur torride à quelques mètres du canal. On croise beaucoup plus de cyclotouristes, avec qui l’on peut échanger sur le chemin que l’on a parcouru, et celui qu’il nous reste à couvrir. De l’avis des uns et des autres, notre moyenne est plutôt bonne compte tenu de notre chargement. De plus mon genou est enfin guéri grâce à de l’homéopathie ! Nous décidons donc de doubler cette étape, et d’aller jusqu’à Agen où nous trouvons un petit hôtel non loin de la gare. Nous avons effectivement décidé de faire une partie de l’itinéraire via train pour rejoindre la côte méditerranéenne.
Jour 10 : Agen – Montpellier
Une étape de 44km que nous avons parcourue en 3h05. Dernière étape, mais nous ne le savons pas encore. Nous nous réveillons à l’aube pour pouvoir attraper le premier train. Nous arrivons très en avance à la gare, et bien nous prend car pour atteindre notre voie, il faut descendre un escalier, passer sous les voies et remonter de l’autre côté. Chose simple quand on n’a que 2-3 valises, mais avec 2 vélos, 8 sacoches, une charrette et deux enfants, tout cela prend des allures de mission impossible. Heureusement un chef de gare nous donne un coup de main, et retiendra même le train à quai un peu plus longtemps de façon à ce que nous ayons le temps de monter tout notre barda. Enfin nous pouvons profiter d’un peu de répit. En voyant le paysage défiler, on ne regrette pas notre choix, car la suite du canal a l’air moins intéressante que la partie déjà parcourue.
Nous débarquons à Sète, et commençons à longer le bord de côte direction Montpellier. Mais plus de pistes cyclables, on est directement sur la nationale. C’est un peu flippant, mais on s’en sort indemnes. On s’arrête pour déjeuner à Frontignan, et commençons à regarder les campings en espérant faire un après midi plage … mais bof ! tout le monde à l’air d’être entassé, et les campings ne nous inspirent pas confiance. Nous qui avons toujours laissé jusqu’alors nos affaires en vrac dans la tente lorsque nous allions manger, nous balader etc, nous avons l’impression qu’ici nous ne retrouverions plus rien si l’on partait ne serait-ce que 10 minutes. Bref un coup de fil aux parents, et nous annonçons notre arrivée pour ce soir. Du coup il faut se remettre en selle et terminer l’étape aujourd’hui. Et là on goûte à la vraie canicule, qui nous avait épargnée jusqu’alors. Les derniers kilomètres seront particulièrement durs, on se retrouve rapidement à cours d’eau, et les organismes commencent à lâcher des efforts des derniers jours. Enfin nous arrivons à destination !
Bilan
Ce fut une super première expérience de cyclotourisme, et ce ne sera pas la dernière ! en particulier nous avons beaucoup apprécié la relative lenteur de ce mode de locomotion, qui permet de s’arrêter quand on le veut, et pour n’importe quelle raison. Nous avons également été très agréablement surpris de découvrir une véritable communauté autour de ce mode de tourisme, avec des gens prêts à s’entraider … Enfin nous avons été impressionnés de la qualité des pistes cyclables tout le long de la Vélodyssée, qui permet de ne pas se mettre en danger en étant presque toujours séparés des voitures. Bref que du bon, si ce n’est que nous n’avons probablement pas su doser notre effort, ce qui fait que nous mettrons quelques semaines avant de récupérer pleinement.
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