Jeudi 19 mars
Ce matin, c’est grasse mat’, lever 6h45. Les enfants ont bien dormi, ils n’ont pas trop mangé hier soir, mais ont fini le repas par la glace offerte par Grand-Mère. L’avantage avec ce rythme, c’est que les loulous s’endorment en 2 minutes, montre en main, avec la lumière allumée! (Les pauvres choux… On va tenter d’être à l’hôtel en début d’après midi pour la sieste).
Le ciel est dégagé ce matin, les gros nuages noirs ont laissé la place à de petits moutons blancs. Il fait déjà bon, 22°c à 8h20 quand nous quittons l’hôtel. 1 heure de route goudronnée plus tard, nous sommes à l’entrée Sud du parc d’Etosha. Le temps de remplir quelques formalités, et de payer le droit d’entrée 17km plus loin (pas très efficace comme système, mais bon), nous partons pour notre premier safari. Le soleil est déjà bien haut, il y a peu de chance que nous croisions beaucoup d’animaux… Toutefois, chance du débutant ou pas, nous croisons rapidement des Springboks, puis des zèbres, des autruches.
Au premier point d’eau indiqué, nous croisons zèbres, oryx, sprinboks, koudous venant en troupeau, mais sans se mélanger. Au point d’eau suivant, 4 éléphants ! Et cerise sur le gâteau… Plus d’une centaines d’éléphants au point d’eau suivant. Les très jeunes jouent ou tètent leur mère, un petit éléphanteau effraie les 4 sprinboks tentant de s’approcher de l’eau. Certains éléphants sont occupés à se battre, d’autres se douchent pendant que les derniers boivent… C’est un spectacle grandiose et impressionnant que nous observons pendant une grosse demie heure. Eléonore ronfle à l’arrière, Thomas regarde un peu puis se « met au travail » (coloriages, labyrinthes, dessin, exercices de mathématiques et de logique…).
Nous reprenons la route et croisons alors sur notre route des lionnes, au pied d’un arbre, assoupies, elles bougeront à peine la tête.
Un rhinocéros dans la plaine attirera notre attention… Puis nous rentrerons dare-dare, pour arriver 10 minutes avant la fermeture du restaurant (14h ! Qui a dit que nos petits loups n’étaient pas patients?)
Nous prenons les chambres au lodge de Okaukuejo après manger, avec pour objectif que les enfants fassent la sieste… Peine perdue, ils auront passé une heure dans l’obscurité, sans fermer l’oeil. La piscine nous tend les bras, on file se rafraîchir avant le goûter. Les 3 piscines, dont un petit bassin où même Eléonore à pied, ne sont pas d’une grande propreté, mais sont tout à fait au goût des zouzous. Après une rapide douche et le goûter, nous reprenons la voiture, il est 17 heures. Nous voulons refaire le circuit de ce matin, en sens inverse… Et rentrer avant 19h12, heure du coucher du soleil et surtout, heure de la fermeture des portes du village.
Premier arrêt pour photographier des girafes… Mais les arbres sont bas, elle ne se tiennent donc pas droites et ne sont pas très photogéniques ! Des visiteurs qui arrivent à notre hauteur nous indiquent qu’un groupe de lions n’est pas loin. Nous partons immédiatement à la recherche des félins… Que nous trouvons sous le même arbre que ce matin… Certaines (car ce sont des lionnes) sont au milieu de la route allongées. Nonchalamment, elles avancent, elles sont 10, accompagnées d’un jeune lion, à la crinière naissante. Nous passons à quelques mètres d’eux, les fenêtres à peine ouvertes, juste de la largeur d’un objectif… Leur regard n’est pas des plus bienveillant !
Au point d’eau des éléphants, nous ne voyons que quelques gazelles et une hyène. Il est temps de rentrer, si nous ne voulons pas trouver portes closes et dormir dans la voiture ce soir, mais nous croiserons encore des girafes, un éléphant, des gazelles, un rhinocéros qui nous ralentissent, photos sur fond de coucher de soleil obligent !
L’arrivée au lodge d’Okaukuejo se fera sans encombre… À peine quelques minutes avant la fermeture. Nous filons au trou d’eau présent à l’arrière du terrain de l’hotel, derrière le camping, en théorie les animaux y sont nombreux à la tombée de la nuit pour s’y désaltérer. En effet, 3 girafes sont là pour poser pour le plus grand bonheur de Christophe et Christian… Le reflet dans l’eau rougeâtre de ces grandes dames est vraiment beau…
Il est alors grand temps de manger, et ce sont des chacals qui nous accompagneront pour cette soirée… Ils se promènent sur la terrasse du restaurant, nous sommes à moitié tranquilles, mais nous loulous mangeront beaucoup sans être inquiétés (surtout Eléonore qui irait bien caresser le « Wawa »). Il est temps de dormir pour les petits pendant que les adultes se relaieront au trou d’eau pour y voir les animaux, sous le reflet de la lune : un éléphant, puis deux rhinos chacun leur tour. Quelques feulements dans les fourrés, mais nous abandonnerons avant que les félins ne montrent le bout de leur museau.
Au final, pour une première journée, nous aurons eu la chance de voir énormément d’animaux (sprinboks, oryx, chacal, phacochère, hyène, gazelle, girafe, outarde, autruche, rhinocéros, koudous, zèbres), et des éléphants par centaines, chose que Marguerite et Christian n’avaient jamais vue.
Vendredi 20 mars
Ce matin, nous nous levons tôt, pour être prêts à partir à La recherche d’animaux dès l’ouverture des portes. Il a plu cette nuit, des flaques d’eau bordent la route, peut être les points d’eau seront-ils moins fréquentés du coup. Nous croisons très vite nos premières « proies » : un premier lion mâle quasiment à la sortie du lodge, puis un lion à quelques mètres de nous sur le bord de la route avec 8 lionnes se reposant autour de la carcasse fraîche d’une antilope, nous restons un long moment à les observer.
Les chacals ne sont pas loin non plus, attendant leur tour.
Plus loin sur la route, il y a 2 gnous, 1 hyène, 1 tatou, des oiseaux (serpentaire, outarde…), beaucoup d’oryx, des chacals. Nous ferons différents points d’eau ce matin, mais aucune rencontre, la pluie de la nuit a changé le planning de ces Messieurs Dames.
Nous arrivons à midi au lodge d’Halali, où nous récupérons les chambres et prenons notre déjeuner. Il est l’heure de la sieste… Mais le temps de s’endormir, les enfants ne dormiront qu’une demie heure. Les grands (sauf moi qui surveille les enfants… Et dors aussi !) iront au trou d’eau de l’hotel et y verront des zèbres, qui laisseront la place à 15 éléphants… Christophe parle de ballet très organisé, les animaux se suivent, arrivent d’un côté et repartent de l’autre, sans se mélanger.
En repartant vers 16h30, après une bonne baignade dans la piscine, nous croisons la route d’un troupeau de zèbres fougueux et une girafe. Alors que nous arrivons à un point d’eau, Christian repère un lion solitaire qui s’approche se désaltérer. Nous décidons d’emprunter la rhinodrive et rencontrons … une girafe.
C’est chouette à observer, les mouvements sont majestueux. Quelques impalas à face noire broutent sur le chemin, près de zèbres. Une autre girafe… Des zèbres… C’est plaisant de les voir évoluer dans leur habitat naturel.
Les paysages sont variés… Des grandes étendues d’herbe sèche, parsemées de quelques arbres, aux forêts caillouteuses, dévastées par les éléphants (tout comme la piste, nous ferons d’ailleurs demi tour par peur de nous embourber), en passant par le « pan » d’Etosha, grande étendue salée (à perte de vue) asséchée.
Ce soir, après le un tour au trou d’eau (9 éléphants) nous dînons au restaurant du lodge, c’est barbecue, viande d’agneau, porc et impala… On se régale. Il n’y’a qu’au niveau des légumes que c’est un peu triste : carottes, choux fleur, brocolis à l’eau (Maman, c’est pour toi !). Puis, pendant que je surveille les petits (qui s’endorment rapidement) Christian, Marguerite et Christophe partent au trou d’eau, et là, ils voient un rhino (et un blaireau dans le camping affairé à retourner les poubelles, en prenant appui sur ses pattes arrière, avec une force insoupçonnée!).
Christophe vient me chercher, Marguerite et Christian restent auprès des petits, et là, la chance est avec nous, deux rhinocéros se toisent, se mettent corne à corne… On ne sait pas trop si ils s’affrontent ou si ils se câlinent… Arrive alors un troupeau d’éléphants, sans bruit (c’est incroyable, mais vrai, un éléphant dans la savane, ça ne fait pas de bruit quand il se déplace… Moins que moi et mes tongs !!!) il y a un rapport de force qui s’installe entre un éléphant et un rhino (le second ayant choisi de se cacher dans l’eau, sans bouger, on ne sait jamais qu’on le prenne pour une pierre…). Après un barrissement puissant, le rhinocéros recule légèrement et les éléphants s’installent en arc de cercle au tour du trou d’eau, pour s’abreuver. Les deux rhinocéros reprennent leur rapport de force (on entend même les coups de corne!). Un jeune éléphant va faire le mariole auprès du rhinocéros dans l’eau, le premier étant parti, ça se terminera en coup de trompe pour le rhino ! Les éléphants partent alors en file indienne. Il est temps de rentrer se coucher, il est presque 23h. Tout ça, à la lumière des projecteurs… Irréel !
Samedi 21 mars
Ce matin, nous partons à 7h30 après un gros petit déjeuner (Thomas à découvert le grille pain-tapis roulant sous la résistance chaude… Du coup, il mange !)
Dès notre sortie du camp, nous croisons un sprinbok, qui saute les pattes arrières jointes avec élégance. C’est vraiment chouette à voir.
Nous allons ensuite à un point de vue sur le Etosha Pan, ou plutôt « dans », car la route s’avance sur quelques centaines de mètres dans le Pan. C’est impressionnant, car il n’y a rien, l’horizon est complètement plat sur au moins 180°, juste cet espèce de sable à perte de vue. Côté animaux, rien à noter à part quelques Oryx.
Sur le chemin du retour, nous apercevons deux formes félines qui s’enfuient à toutes pattes à l’approche de la voiture. Nous ne saurons jamais de quoi il s’agissait.
En approchant du point d’eau suivant, nous apercevons un éclectique groupe d’antilopes, avec des red heartbeast, des sprinboks et quelques gnous. Certaines de ces antilopes joutent férocement, offrant un beau spectacle. Au point d’eau, nous ne voyons qu’un petit phacochère, et encore celui ci s’éloigne rapidement à notre approche.
Il nous reste un dernier point d’eau à visiter avant d’arriver à Namutoni. Et là, surprise : en plus d’être un très beau point d’eau, il y a là une véritable arche de Noé. Deux hyènes se baignent au milieu du point d’eau. Autour gravitent zèbres, girafes, grands Koudous, phacochères, sprinboks. Cerise sur le gâteau, un rhinocéros énorme vient se joindre à la fête ! Nous le verront boire, se baigner pendant de longues minutes, à quelques mètres d’une hyène. Incroyable ! Puis l’animal préhistorique repart, et longe la route ce qui nous permet de le suivre un peu et de le voir de très très prêt. Certains ne sont pas très rassurés, car cet animal est imprévisible, et pourrait charger sans prévenir. Mais il n’en fait rien et nous le laissons tranquille, reprenant notre route pour Namutoni.
Namutoni est le dernier lodge à l’intérieur du parc, nous nous y arrêtons pour faire de l’essence et manger avant de sortir du parc. Le lodge possède un point d’eau à l’instar d’Okaukuejo et d’Halali, mais celui ci présente moins d’intérêt, d’ailleurs il n’y a que quelques marabouts qui daignent venir boire ici.
Adieu le parc, du moins c’est ce que nous croyons, car arrivé au portail de sortie, il s’avère que nos papiers ne sont pas en règle. Il est 13h, et nous aurions dû sortir à 9h (heure où nous étions rentrés), ou payer un jour de plus. Sauf qu’on nous avait affirmé que cela ne posait pas de problèmes de sortir à 14h (c’est d’ailleurs écrit sur le papier que nous avons rempli). On discute, mais la « responsable de l’ouverture du portail » ne veut rien savoir. Il faut payer… Ce qui en soit ne nous gêne pas. Le problème c’est qu’il faut se retaper la route jusqu’à Namutoni, payer là bas et revenir. Bonjour la perte de temps.
Bref, une heure plus tard nous sommes sortis du parc, direction Otjiwarongo. Pas grand chose à faire sur cette route, juste un arrêt rapide devant le lac Otjikoto, surtout réputé car les Allemands en déroute à la fin de la première guerre mondiale y ont balancé quantité de canons et autres armes de guerre (le lac fait quand même 55m de profondeur). C’est aussi l’un des deux seuls plans d’eau naturel de Namibie.
Plus loin, nous entrons dans notre premier vrai orage, et comme beaucoup de choses en ce pays, c’est tout de suite extrême : des trombes d’eau, ciel bouché à perte de vue, température qui passe de 27° à 18° en quelques minutes (sachant qu’il faisait 37° ce matin dans le parc).
Nous arrivons finalement à Otjiwarongo vers 17h15, à l’occasion d’une légère accalmie. Nous sommes très bien reçus au Hadassa Guest House, tenu par des français. Ils ont choisi ce changement de vie il y a 3 ans, car ils n’en pouvait plus de la vie parisienne. Le gérant tient à nous indiquer les meilleurs routes pour notre suite de périple, ainsi que quelques visites à effectuer.
Après un bon repas dans le seul restaurant ouvert de la ville (c’est le jour de l’indépendance, donc férié), autour d’un filet de bœuf et d’une bonne bouteille de vin, nous allons nous coucher relativement tôt.