Vendredi 15 juillet – par Nathalie
Etape de 48km
Après une bonne nuit très réparatrice dans un bon lit, après une vraie bonne douche, nous descendons rejoindre nos hôtes pour le petit déjeuner : confitures maison, avec les fruits du jardin, gâteau creuzois… Marie-Estelle et Philippe sont aux petits soins pour nous. Juste avant de partir, Philippe tient à nous faire visiter l’église du village, construite vers les années 1920, elle ne « paie pas de mine ». Nous poussons la porte et là ! Nous sommes saisis ! Les plafonds sont entièrement peints avec des couleurs vives, des formes abstraites… L’artiste du village, Carrasco (après un an de pour-parler…) a transcrit sa vision cosmique de Dieu sur les plafonds vierges de l’église. « Cosmique »… c’est sûr !!! C’est inhabituel en tout cas, et pour quelqu’un de très traditionnel et conventionnel comme moi, c’est presque dérangeant !
C’est l’heure de quitter nos hôtes, non sans les avoir remercié pour ce très beau moment passé en leur compagnie et leur accueil chaleureux ! Il est 10h45, certes, c’est tard, mais cela en valait vraiment la peine ! Nous prenons la route vers le plateau de Millevaches. Nous longeons la Creuse et découvrons des paysages escarpés, forts boisés, avec la Creuse en contrebas, et quelques magnifiques manoirs en pierre du pays bordant la route… c’est vraiment magnifique, ca vaut le détour même si nous avons déjà du affronter quelques mètres de dénivelés à froid !
Nous arrivons à Gargilesse, magnifique petit village à flanc de falaise avec son château.
Nous reprenons quelques forces avant de repartir de plus belle, côtes et descentes se succèdent avec régularité. Comme nous n’avons plus beaucoup de ravitaillement, nous cherchons une superette dans les villages que nous traversons, mais en vain. Nous nous arrêtons finalement à Lourdoueix-Saint-Michel pour déjeuner, ce sera restes de saucisson et rillettes de saumon sur Tuc !! Pas de quoi nourrir son homme. La pause déjeuner est ainsi expédiée en une demi-heure et nous repartons. L’après-midi, nous rejoignons la petite Creuse, puis la Creuse et finissons notre journée à la Celle-Dunoise, avec seulement 48km au compteur, mais plus de 700m de dénivelé positif.
Samedi 16 juillet – Changement d’itinéraire – Par Christophe
Etape de 35km
Objectif du jour : le parc de Millevaches en Limousin. Nous partons donc aux aurores car il va faire chaud et nous pressentons encore quelques côtes. Nous ne sommes pas déçus, sur les 10 premiers kilomètres, nous enchaînons déjà 200m de dénivelé. Heureusement de belles descentes sont là pour se reposer, bien que les montées soient toujours trop longues et les descentes toujours trop courtes. Nous ne sommes pas déçus des paysages non plus, ce pays est plein de belles collines, parfois agrémentées de vaches limousine. Tout cela est très vert bien sûr.
Nous nous arrêtons à Bussière-Dunoise pour un complément de petit déjeuner à la boulangerie, Nathalie en profite pour aller à la pharmacie demander conseil pour ses problèmes de poignets. Le pharmacien est catégorique, c’est bien un problème de canal carpien, du coup il lui donne une attelle. Effectivement c’est beaucoup mieux avec, mais pas très pratique pour tenir le guidon, et du coup elle a tendance à compenser avec la main gauche … deuxième attelle en vue, ça sent le moisi !
Lorsque nous atteignons Guéret à midi passés, nous n’avons fait que 35km, et déjà 600m de dénivelé. L’étape devant faire 75km, on n’est pas arrivés ! En déjeunant, on réfléchit aux différentes options qui s’offrent à nous. Il devient clair que dans le temps imparti, nous ne ferons pas le parcours prévu, il nous aurait fallu au moins 3-4 jours de plus. On opte finalement pour un parcours alternatif, avec moins de dénivelé, et moyennant un petit « saut d’étape » en train.
On prend donc la direction de la gare de Guéret. Il y a un TER direction Limoges dans l’après midi, et tant qu’à faire on demande pour un Limoge / Toulouse, idéalement le lendemain matin. Mais c’est un Intercités, il faut donc réserver pour les vélos, et il n’y a plus de place le lendemain. La seule option, c’est ce soir 21h30 arrivée 00h50. Tant pis, on prend et on verra sur place comment faire pour dormir cette nuit …
On prend notre premier train sans problèmes, et on arrive à Limoges un peu avant 18h. Il nous reste donc plus de trois heures à tuer, nous remettons nos sacoches et partons pour une balade en ville. La gare déjà est magnifique, nous nous dirigeons ensuite vers la cathédrale, puis descendons vers la Vienne, et longeons un peu les quais en empruntant notamment le vieux pont Saint Etienne.
Nous prenons ensuite le temps de faire un petit restau, et nous rejoignons nos quartiers à la gare. Le train arrive, c’est toujours un peu sport avec les 2 vélos, 8 sacoches, un sac à dos et deux sacoches de guidon, le tout à monter dans le train le temps de l’arrêt, soit 1 à 3 minutes. En plus ce petit malin ne s’arrête pas exactement où il était prévu, et nous sommes donc à 20 mètres de la « voiture vélos » !!
Ce petit coup de stress passé, nous profitons du temps à bord pour se reposer un peu, et échanger avec un autre cyclotouriste qui revient lui d’un tour de la Bretagne.
Arrivés à la gare de Toulouse, c’est à nouveau la course car la gare ferme 5 minutes plus tard. Nous montons tant bien que mal les escaliers avec notre barda. L’entrée de la gare est plutôt mal famée, et des agents de sécurité sont là. Apparemment le coin est un peu craignos. Ils nous demandent où l’on va, on leur dit que l’on compte faire un peu de route avant de trouver un coin ou dormir (on compte bivouaquer le long du chemin). Ils nous font comprendre que l’on va finir en slip, ou en tout cas sans les vélos, et nous proposent de nous enfermer dans la gare jusqu’à sa réouverture (5h30 !). On accepte finalement et l’on rejoint deux autres jeunes fille sans logis également pour cette nuit (mais parce qu’elles ont raté leur dernier train, elles). On se fait donc enfermer à l’accueil, avec interdiction d’en sortir car si l’on nous voit depuis l’extérieur, les types risquent de casser les vitres pour rentrer (on pense qu’ils en rajoutent un peu mais bon, dans le doute …). On déplie donc nos matelas et bonne nuit les amis !
Il y a un truc que je ne saisis pas : pourquoi enlever les sacoches pour monter les vélos dans le train ??
Et je parie que c’est la première fois que vous avez dormi dans une gare… 😉
En fait il y a plusieurs raisons. La plus importante c’est le poids, car les vélos + sacoches sont juste insoulevables ! En plus il y a un problème de largeur pour passer les portes. C’est sur que ce serait plus simple si l’on pouvait tout monter d’un coup !
Et oui, première expérience de dodo dans une gare, je suis pas convaincu que l’on soit prêts à recommencer de sitôt.
Chers voyageurs,
Quel plaisir de vous lire. On a presque l’impression d’être avec vous.
Bon courage à vous.
Habla
Coucou Collègue, on a bien profité, on fait un break dans le Sud, avant de repartir sur les routes dans 10 jours! J’espère que tu vas bien et que tu commences à récupérer de cette dure année!