Où les rencontres prennent le pas sur la route …

 

Mardi 12 juillet – Loches – Par Christophe

Etape de 66km

Les choses sérieuses reprennent. Nous nous levons frais et dispo à 6h ce matin, et dès 8h nous sommes sur les routes. Le temps est beau ce matin, mais plutôt frais et c’est ma foi très sympathique. La nouvelle répartition de la charge fonctionne plutôt pas mal, et nous avançons au même rythme à présent. Notre objectif du matin est la ville de Loches, mais entre temps nous découvrons les paysages d’Indre et Loire, beaucoup plus vallonnés et à notre goût plus intéressants que ceux des deux derniers jours. Les diverses montées permettent d’accéder à de jolis points de vue sur la campagne environnante, et chaque village possède son petit château, manoir etc.

C’est aussi l’occasion de se rendre compte pour nous que les corps ont mis à profit l’entrainement de ces 6 derniers jours, car les ascensions se font maintenant beaucoup plus facilement. C’est ainsi que nous atteignons Loches un peu avant midi, et nous sommes tout étonnés de nous rendre compte que nous avons parcouru déjà près de 40km ce matin, et 400m de dénivelé positif.

Après un bon repas pas du tout équilibré dans une chaine de fast food bien connue (avec du wifi gratuit !), nous reprenons notre chemin vers le centre de la ville et la cité royale. Nous visitons tour à tour l’église, le donjon et le monastère, tous très majestueux. Les ruelles du vieux centre sont également pleines de charme et nous déambulons quelques temps dans celles-ci.

A 15h30, nous prenons conscience qu’il nous reste encore un peu de chemin à parcourir pour terminer notre étape, et après avoir acheté notre repas du soir (plus le temps avance et moins nous stockons, Nathalie commence à traquer les étiquettes des vêtements pour gagner le moindre gramme sur les vélos), nous repartons en direction de la ville de Chatillon sur Indre, non loin de laquelle se trouve le camping où nous prévoyons de dormir. Nous essuyons quelques averses, le temps est changeant en cette fin d’après midi.

La fête bat son plein lorsque nous arrivons au camping, car celui-ci fait aussi guinguette ! Heureusement le camping est autour d’un lac, et les emplacements sont de l’autre côté, ce qui nous évite d’avoir la musique plein pot. Nous sommes les seuls campeurs, et nous partageons le terrain avec un travailleur du coin qui habite dans son camping car. Nous lions rapidement conversation avec ce dernier, et après nous avoir gentiment prêté des chaises et une table, il nous invite carrément à venir manger avec lui sous la tonnelle qu’il s’est installé à côté de son camping car, car il pleut maintenant des trombes d’eau. Bref nous passons une super soirée avec cet inconnu, et regagnons notre tente toujours sous le déluge qui ne s’arrêtera qu’aux environs de 23h.

 

Mercredi 13 juillet – Parc Naturel Régional de la Brenne – Par Christophe

Etape de 61km

A nouveau lever aux aurores, mais nous traînons pas mal le temps de nettoyer un peu la tente pour qu’elle soit le moins humide possible, et de ranger tout notre bazar ! Nous saluons Dimitri, notre inconnu de la veille qui nous donne son prénom avant de partir au travail.

Au moment où les sacoches étaient enfin fermées et qu’il ne nous reste plus qu’à replier la tente, les propriétaires Brian et Emeline arrivent, s’enquièrent de notre nuit. On commence à discuter, ils nous montrent les mobil home qu’ils viennent d’acquérir et qu’ils vont retaper, puis ils nous proposent un café, puis un deuxième. Le temps passe et nous discutons finalement toute la matinée. Ils se passionnent pour notre projet, et nous pour le leur. Ils ont en effet repris ce camping – bar – restaurant il y a deux ans, et ont tout fait par eux même : gros œuvre, électricité plomberie charpente etc. en parallèle ils sont également cuistot et serveur(euse). Tout ça à grand renfort de journées de 20h … cela force l’admiration. En quelques heures, ils nous livrent ainsi toute leur histoire, leurs rêves, leurs soucis familiaux aussi, comme si nous étions de vieux amis ; Avec Dimitri hier soir, cela fait deux rencontres en moins d’un jour, et d’une intensité incroyable. Est-ce le fait d’arriver avec peu de choses qui favorise ces rapprochements rapides ? Nous le pensons.

Nous prenons finalement la route vers midi, direction Chatillon sur Indre, et les 10km qui nous séparent de la ville se font dans le silence, il faut un sas de décompression pour ingérer les émotions de ces dernières heures.

A Chatillon, bien sûr tous les magasins sont fermés entre midi et deux, et nous nous rabattons sur une brasserie.

Ensuite c’est reparti direction le Parc Naturel Régional de la Brenne, que nous devons traverser par son axe Nord/Sud afin d’atteindre le petit village de Le Blanc où se trouve le camping où nous comptons passer la nuit. Nous mettons les bouchées doubles et les kilomètres défilent aisément. Le parc de la Brenne ne nous fait pas la meilleure impression cette première après midi. Effectivement il y a plusieurs lacs et quelques vaches, mais rien de vraiment remarquable. Peut être avons-nous manqué les plus beaux endroits, ou faut il s’y rendre plutôt en mode randonnée pédestre, bref !

Nous arrivons finalement à Le Blanc en fin d’après midi, petit village bordé par la Creuse que nous allons maintenant suivre. Détail notable, les moustiques ne pullulent pas ici, et c’est tant mieux car nous en avions plus qu’assez de partager nos soirées avec ces voraces bestioles.

 

Jeudi 14 juillet – Le long de la Creuse – Par Christophe

Etape de 54km

Pas de jour férié pour nos mollets, mais une petite journée tout de même. Nous sommes en effet invités ce soir dans une maison d’hôtes à Le Menoux, qui n’est qu’à 45km de là où nous sommes.

Nous partons néanmoins un peu avant 9h, et le terme « à la fraiche » prend tout son sens car il caille ce matin. Nous empruntons une départementale sur quelques kilomètres, puis rejoignons une piste cyclable qui nous emmènera jusqu’à Argenton-sur-Creuse. D’abord goudronnée, elle passe en chemin de terre assez rapidement. Nous sommes dans les sous-bois, et apercevons la creuse de temps à autre. Nous croiserons en tout et pour tout 3 cyclistes et autant de piétons sur toute la matinée. Au hasard du passage d’un pont au dessus de la Creuse, nous découvrons le charmant petit village de Saint-Gaultier.

Mais l’heure tourne, et nous voulons absolument être à Argenton avant midi, pour trouver quelque chose à acheter pour notre hôte de ce soir, et également pour se trouver quelque chose à manger, et en ce jour de fête nationale on se doute que passé midi, il n’y aura plus grand-chose. Nathalie fatigue, on se sépare et je fonce sur Argenton… chouette c’est en descente ! J’arrive in extremis en ville à midi moins 5. Une fois passé chez le chocolatier (les fleurs à vélo c’était pas possible !), message de Nathalie qui est arrivée au supermarché et qui m’informe qu’il ferme à 12h30. Ce n’est pas loin, mais il faut tout remonter !! J’arrive à 12h15 à l’inter (et au bout de ma vie), et Nathalie fonce faire les courses.

Après tout ce stress de fin de matinée, nous prenons le temps de faire un bon déjeuner et de buller un peu, puis nous repartons direction Le Menoux qui n’est qu’à quelques kilomètres plus au sud. Nous repassons dans le centre d’Argenton-sur-Creuse qui est maintenant vide de toute vie (il est 13h30). Plus une voiture dans les rues, plus un passant, nous sommes seuls. Cela ne nous empêche pas d’apprécier cette petite ville avec ses maisons en bord de Creuse.

Un peu plus loin, nous dégotons une petite « plage » le long de la Creuse, et décidons de nous y poser. Nathalie bouquine, je prépare la suite du voyage. Puis nous nous rendons chez nos hôtes.

Nous sommes accueillis comme des rois par Philippe et Marie-Estelle, dans cet immense manoir du Menoux qu’ils ont fait retaper. Philippe a à cœur de nous faire visiter le domaine, de la maison aux jardins. Nous prenons l’apéro en discutant, puis ils nous emmènent dans un restaurant en bord de Creuse. Le cadre, la qualité du repas et des échanges que nous aurons tout au long de la soirée en feront un moment hors du temps. Merci Marie-Estelle et Philippe pour cette belle parenthèse dans notre voyage.